Soyez bien persuadé
que cette paix est, en quelque sorte, la cour et le palais du Roi des
cieux. Or dans ce palais comparable à une grande cité, il y a
différentes habitations pour les âmes justes : le mur qui entoure cette
nouvelle Jérusalem, c'est la rémission de nos péchés. Courons donc, ô
mes frères, arrivons jusqu'au lit qui nous est préparé dans ce palais
céleste : nous devons y trouver un repos parfait. Eh ! si par un malheur
à jamais déplorable nous nous trouvons encore chargés du poids de nos
mauvaises habitudes, ou que nous soyons embarrassés par les affaires de
la vie qui est si courte, appliquons-nous au moins à nous procurer une
place autour du lit nuptial de l'Époux céleste. Si notre tiédeur et
notre négligence nous privent encore de cet honneur et de cet avantage,
faisons du moins en sorte d'entrer dans l'enceinte de ce palais; car,
hélas ! il sera condamné à vivre éternellement dans une désespérante
solitude avec les démons l'homme qui, avant sa mort, ne sera pas entré
dans cette enceinte, ou plutôt qui n'aura pas escaladé les remparts de
cette cité céleste pour pénétrer dans son enceinte. Il faut donc de
toute nécessité qu'avec une détermination forte et sincère, nous disions
avec David : «C'est avec le secours de mon Dieu que je veux traverser le
mur» (Ps 17, 30); et ce mur, le Prophète nous enseigne que ce sont nos
péchés : «Vos iniquités, dit-il, ont établi un mur de séparation entre
vous et votre Dieu» (Is 59, 2). Travaillons avec courage, ô mes amis, pour
renverser ce mur de séparation que nous avons si malheureusement élevé
par nos désobéissances. Procurons-nous à tout prix la rémission de nos
péchés; car personne dans l'enfer ne pourra nous donner les moyens de
payer les dettes que nous avons contractées en les commettant. Soyons
donc pleins de zèle, ô mes chers frères, pour les intérêts de notre
salut; car c'est pour cette fin que Dieu nous fait la grâce de nous
enrôler dans sa milice sainte. Soyons bien convaincus que nous ne
pouvons nous excuser de n'être pas animés de cette ardeur, ni sur les
chutes que nous avons faites, ni sur les circonstances pénibles du
temps, ni sur la difficulté de porter le joug du Seigneur; car tous ceux
qui, comme nous, ont été revêtus de Jésus-Christ dans le sacrement de
la régénération, Dieu leur a donné le pouvoir de devenir et d'être
ses enfants (cf. Jn 1,12), et c'est à eux qu'Il adresse ces paroles :
«Quittez vos téméraires entreprises, considérez et reconnaissez que Je
suis votre Dieu» (cf. Ps 45,11), et que : «Je suis la paix solide et
véritable des cœurs.» Or, c'est à ce Dieu de paix que nous devons gloire
et honneur dans les siècles des siècles. Amen.
Cette sainte tranquillité
transporte de la terre au ciel une âme qui connaît et qui sent sa
misère, et réveille le courage d'un pécheur rempli d'humilité, pour le
faire sortir de l'ordre de ses passions. Mais l'amour, qui est au-dessus
de toute louange, accorde aux personnes qui en sont ornées le pouvoir
d'être placées parmi les anges qui sont les princes du peuple de Dieu.
« Du ciel terrestre, c'est-à-dire de la paix de l'âme, qui la
rend semblable à Dieu en la perfectionnant et en lui procurant la
résurrection avant la résurrection générale » (О земном небе, или о богоподражательном бесстрастии и совершенстве, и воскресении души прежде общего воскресения/ XXIX
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