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Le massacre des Innocents fut le dernier geste d'Hérode. Cette immolation d'innocents autour du berceau d'un innocent, ce sang versé pour l'Enfant à naître qui devait acheter de Son sang le pardon des coupables, ce sacrifice humain à Celui qui sera lui-même sacrifié a un sens prophétique. Des milliers d'innocents devront mourir, après Sa mort, pour le seul crime d'avoir cru à Sa résurrection; Il naissait destiné à se sacrifier aux autres et voici, des milliers de nouveau-nés meurent pour Lui comme en expiation de Sa naissance.
Il y a dans cette offrande sanglante, dans cette décimation des purs un redoutable mystère. Ils appartenaient à cette génération qui devait trahir Jésus et Le crucifier. Mais eux, qui tombèrent ce jour-là sous les coups d'Hérode ne virent pas mourir leur Seigneur. Leur mort Le sauva, et les sauva pour l'éternité. Ils étaient innocents : ils sont restés les Innocents. Leurs pères et leurs frères survivants les vengeront un jour — mais ils seront pardonnés « parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font ».
Extrait de l' Histoire du Christ de Giovanni Papini, un livre qui a particulièrement marqué Père Job (Nikitine) lors de sa publication en 1921.
Saint Jean de Changhaï reprendra cette idée dans la réponse à une lettre d'un enfant qui lui demandait pourquoi Dieu avait permis ce massacre des Innocents de Bethléem, que nous célébrons aujourd'hui.
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