samedi 5 juin 2021

degré IV, XXVI

LestvitsaHistoire d'Isidore
Revenons à notre sujet. Un certain Isidore, jadis revêtu de la dignité d'archonte dans la ville d'Alexandrie, avait précédemment renoncé au monde dans le monastère cénobitique dont je viens de parler. C'est là que je le rencontrai. Après l'avoir reçu, ce très saint pasteur vit qu'il était fourbe, très dur, cruel et arrogant. Mais, par son ingéniosité humaine, cet homme très sage parvint à vaincre les ruses des démons. Il dit donc à Isidore : «Si tu es fermement résolu à porter le joug du Christ, je veux que tu t'exerces surtout à l'obéissance.» Il répondit : «Comme le fer au forgeron, ainsi je me livre moi-même à l'obéissance, très saint Père. » Le supérieur, séduit par la comparaison, mit aussitôt à l'épreuve le frère Isidore, et il lui dit : «En vérité, je veux, frère, que tu te tiennes à la porte du monastère, et que tu te prosternes devant quiconque entrera ou sortira, en disant : “Prie pour moi, Père, car je suis épileptique”.» Il obéit, comme les anges au Seigneur. Quand il eut fait cela pendant sept ans, et qu'il fut parvenu à une humilité et une componction très profondes, l'illustre supérieur voulut qu'après ces sept ans d'épreuve régulière, et compte tenu de la patience incomparable de cet homme, il fût reçu au nombre des frères — ce dont il était pleinement digne — et honoré du sacerdoce. Mais Isidore, par l'intermédiaire d'autres personnes et de moi-même, tout misérable que je suis, fit instamment supplier le Pasteur de lui permettre d'achever sa course en ce même lieu et de la même manière, laissant ainsi entendre d'une manière énigmatique et obscure que sa fin approchait et qu'il serait bientôt rappelé. Et c'est ce qui arriva. Son maître l'ayant laissé comme il était, dix jours plus tard il émigrait glorieusement de son abjection vers le Seigneur. Et sept jours après qu'il se fut endormi, il attira à lui le portier du monastère, auquel ce bienheureux avait dit auparavant : «Si j'obtiens quelque crédit auprès du Seigneur, tu me seras bientôt inséparablement uni là-bas.» Il en advint ainsi, pour que soient pleinement confirmées son obéissance non déshonorante et son humilité imitatrice de Dieu.  

« De la bienheureuse et toujours louable Obéissance » (О блаженном и приснопамятном послушании)

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