Histoire d'Isidore
Revenons à notre sujet. Un certain Isidore,
jadis revêtu de la dignité d'archonte dans la ville d'Alexandrie, avait
précédemment renoncé au monde dans le monastère cénobitique dont je
viens de parler. C'est là que je le rencontrai. Après l'avoir reçu, ce
très saint pasteur vit qu'il était fourbe, très dur, cruel et arrogant.
Mais, par son ingéniosité humaine, cet homme très sage parvint à vaincre
les ruses des démons. Il dit donc à Isidore : «Si tu es fermement
résolu à porter le joug du Christ, je veux que tu t'exerces surtout à
l'obéissance.» Il répondit : «Comme le fer au forgeron, ainsi je me
livre moi-même à l'obéissance, très saint Père. » Le supérieur, séduit
par la comparaison, mit aussitôt à l'épreuve le frère Isidore, et il lui
dit : «En vérité, je veux, frère, que tu te tiennes à la porte du
monastère, et que tu te prosternes devant quiconque entrera ou sortira,
en disant : “Prie pour moi, Père, car je suis épileptique”.» Il obéit,
comme les anges au Seigneur. Quand il eut fait cela pendant sept ans, et
qu'il fut parvenu à une humilité et une componction très profondes,
l'illustre supérieur voulut qu'après ces sept ans d'épreuve régulière,
et compte tenu de la patience incomparable de cet homme, il fût reçu au
nombre des frères — ce dont il était pleinement digne — et honoré du
sacerdoce. Mais Isidore, par l'intermédiaire d'autres personnes et de
moi-même, tout misérable que je suis, fit instamment supplier le Pasteur
de lui permettre d'achever sa course en ce même lieu et de la même
manière, laissant ainsi entendre d'une manière énigmatique et obscure
que sa fin approchait et qu'il serait bientôt rappelé. Et c'est ce qui
arriva. Son maître l'ayant laissé comme il était, dix jours plus tard il
émigrait glorieusement de son abjection vers le Seigneur. Et sept jours
après qu'il se fut endormi, il attira à lui le portier du monastère,
auquel ce bienheureux avait dit auparavant : «Si j'obtiens quelque
crédit auprès du Seigneur, tu me seras bientôt inséparablement uni
là-bas.» Il en advint ainsi, pour que soient pleinement
confirmées son obéissance non déshonorante et son humilité imitatrice de
Dieu.
samedi 5 juin 2021
degré IV, XXVI
« De la bienheureuse et toujours louable Obéissance » (О блаженном и приснопамятном послушании)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire