dimanche 21 novembre 2021

Reims et saint Remi panneau 2

 
PANNEAU 2 (basilique Saint-Remi)

SAINT REMI, ÉVÊQUE DE REIMS

La rencontre avec Clovis Ier
En 486, après la bataille de Soissons, durant laquelle Clovis défait le romain
Syagrius, les vases sacrés en pierre d’agate ont été volés à Reims par l’armée
franque. L’anecdote nous est contée par Grégoire de Tours : Remi envoie à
Soissons un émissaire auprès de Clovis pour qu’on lui restitue le plus beau
des vases volés, car il y tenait par-dessus tout. Le roi et l’émissaire se rendent
alors sur le lieu du partage du butin. Clovis demande aux valeureux guerriers
qu’on lui remette le vase en plus de sa part de butin pour qu’il puisse tenir
sa promesse de restitution. Les soldats répondent que tout le butin lui
appartient. Mais, à la surprise générale, un soldat impulsif et léger, frappe
le vase de sa hache, le brise et s’exclame : « Tu ne recevras que ce que le sort
t’attribuera vraiment ! ».
Clovis avale l’affront et, malgré la rancœur, fait remettre le vase fracassé
à Remi. Plus tard, la même année, lors d’une revue sur le Champ-de-Mars,
Clovis reconnaît le soldat et lui pourfend le crâne d’un coup de francisque en
s’écriant :
— Ainsi as-tu fait au vase de Soissons !

L’amitié entre le roi et l’évêque

Après cet épisode mémorable, le lien entre le roi et l’évêque se noue et se
renforce au fil du temps. Remi a négocié avec l’aristocratie locale de Reims la
soumission de la ville à Clovis. L’évêque Remi devient alors indissociablement
lié à la politique de Clovis pour pacifier les campagnes encore farouches,
secourir les plus pauvres et rassurer l’élite gallo-romaine. Car Clovis apparaît
à cette caste puissante, restant fidèle à la romanité, comme un recours à
l’ordre et à l’autorité. Presque trente années durant, le roi et l’évêque vont
forger une relation sincère, d’estime mutuelle et de confiance réciproque.

Le saint

Le vénérable Remi est loué dans toute la chrétienté. Il s’éteint plein d’amour
et de gloire à l’âge canonique de 96 ans, le 13 janvier 533.
Dans son testament, saint Remi dote les églises qui portent le nom des « pagi »
(les circonscriptions romaines de Castrice, du Porcien, du Vongeois, du
Mouzonnais), car elles constituent les premières paroisses, les premiers
« relais » institués loin de la cité de Reims pour permettre la vie sacramentelle.
On note plus loin dans le testament que l’évêque lègue un vase d’argent de
dix-huit livres à l’église de Laon qui pourra en faire, après l’avoir refondu, des
patènes et des calices. Remi poursuit dans le même document : « quant à
l’autre vase d’argent qu’a daigné me donner le seigneur roi Clovis, d’illustre
mémoire, que j’ai reçu dans la fontaine du baptême (...) j’ordonne qu’on en
fabrique un encensoir et un calice gravé de représentations ».
Remi est alors enterré dans l’oratoire Saint-Christophe qui deviendra l’endroit de la basilique
à travers les siècles. En son hommage, la basilique est érigée comme sanctuaire hors du
« pomoerium » de la ville, c’est-à-dire hors les murs. Dans sa nef, aujourd’hui, un immense
lustre, une couronne de lumière flamboyante de 96 bougies, rend grâce au saint.
Cette couronne représente la cité sainte aux murailles d’or et aux 12 tours (personnifiant les
apôtres). Entre ces tours se trouvent des séquences de 8 bougies, 8 étant le nombre de la
résurrection, de la vie nouvelle. La Jérusalem céleste dépeinte par l’Apocalypse est le terme de
la vocation du moine contemplatif, en passant par la médiation de l’Église.

voir les images sur le site du deuxième panneau (https://www.renaissancedesaintremi.fr/wp-content/uploads/2021/09/2-SAINT-REMI-EVEQUE-DE-REIMS.pdf) : Figure 8 — Clovis Ier et le vase de Soissons (XIVe)
Figure 9 — Statue de saint Remi (façade occidentale de la Basilique) — photo TD

Figure 10 — Remi et Clovis Ier par Jacobus de Voragine, Legenda aurea, XIVe siècle. © BNF

https://www.renaissancedesaintremi.fr/suivez-le-guide/  

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