PANNEAU 3 (basilique Saint-Remi)
BAPTÊME
DE CLOVIS
Les conquêtes de Clovis
Fils de Childeric Ier, Clovis Ier (Chlodovechus, 466-511), jeune roi franc salien dispose d’un territoire situé sur l’actuelle Belgique. Il n’a pas encore vingt ans lorsqu’il étend ses possessions vers l’est.
Il se coalise avec les autres peuples francs de Rhénanie, puis affronte les Ostrogoths et les Burgondes. Rapidement, un autre peuple germain le menace, les Alamans, fixés sur les rives du Rhin. Car, les Alamans convoitent Trèves et Cologne, fiefs de ses alliés rhénans. Clovis se porte au secours de son ami Sigebert le Boiteux. Se déroule alors la bataille de Tolbiac (10 novembre 496). Le combat est cependant mal engagé. Sentant poindre la défaite, Clovis suit le conseil de son secrétaire Aurélien et invoque Dieu, le seul et unique dieu de sa nouvelle épouse Clotilde. En effet, celle-ci ne cessait de prêcher depuis leur mariage en 493 et souhaitait que son époux se convertisse au plus vite au christianisme. Clovis promet sa conversion et finalement remporte la bataille !
La conversion
Tenant sa promesse, Clovis se rend à Reims pour se faire baptiser. La cérémonie se déroule dans la nouvelle cathédrale (à l’emplacement de l’actuelle), conduite par l’évêque Remi de Reims. Clovis est baptisé dans un bassin avec ses deux sœurs, Alboflède et Lanthechilde et, selon la tradition, 3 000 de ses soldats. La symbolique du baptême, acte fondateur du royaume, sera reprise quelques siècles plus tard dans la tradition du sacre. Suite à l’éclatement de l’Empire romain, les Francs ont reconstitué un État appelé à devenir une nation puissante. En mémoire de ce baptême de Clovis légitimant le pouvoir franc, la cathédrale devient la Cathédrale du Sacre. En effet, avec le changement de dynastie, Pépin le Bref initie en 751 la cérémonie du sacre pour légitimer son accession au pouvoir. Homme fort du régime et maire du palais, il vient en effet d’écarter le prétendant naturel au trône Childéric III. Son sacre est donc le moyen de ne pas être accusé d’usurpation.
Héritage du baptême
Les traces du baptistère du baptême de Clovis sont retrouvées sous la cinquième travée de la nef de la cathédrale actuelle. Autre conséquence de cette conversion, les futures conquêtes de Clovis sont menées avec la constante bénédiction du clergé et présentées comme des raids contre les peuples barbares ayant rejeté le Christ. En outre, la jeune nation franque de Clovis et plus tard de Charlemagne (Regnum Francorum) devient le royaume fort en Occident. À ce titre, Clovis peut s’enorgueillir du titre honorifique de « Consul des Romains ». Ce mythe fondateur est retenu comme point de départ de la nation française, initiant à la fois sa légende dorée et sa lignée royale. Remi de Reims a accompagné l’émergence de cette civilisation nouvelle, malgré les risques encourus, il a courageusement protégé la population envers tous les heurts et malheurs qui menaçaient les Rémois.
En 511, à la mort de Clovis, s’ouvre la délicate période de transition. Le royaume des Francs, le Regnum Francorum, est partagé entre les quatre fils du défunt. Fils de la première femme de Clovis, Thierry hérite de la part la plus importante (royaume de Reims ou Austrasie). Fils aîné de la seconde épouse, Clotaire partage l’autre part avec ses deux frères. Clodomir devient roi d’Orléans, Childebert roi de Paris et Clotaire hérite du royaume de Soissons.
Une date non fiable
La date du baptême de Clovis fait débat. La cérémonie se déroule, selon la tradition, non à Pâques jour rituel des baptêmes, mais le 25 décembre en l’honneur du Christ, soit de l’année 496 (juste après Tolbiac), soit en 498 (année la plus communément admise) voire 505 ou 508.
Prière apocryphe de Clovis (rapportée par Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs, chap. II) :
« Ô Jésus-Christ, que Clotilde affirme Fils du Dieu Vivant, toi qui donnes du secours à ceux qui sont en danger, et accordes la victoire à ceux qui espèrent en toi, je sollicite avec dévotion la gloire de ton assistance : si tu m’accordes la victoire sur ces ennemis, et si j’expérimente la vertu miraculeuse que le peuple voué à ton nom déclare avoir prouvée qu’elle venait de toi, je croirai en toi, et me ferai baptiser en ton nom. J’ai en effet invoqué mes dieux, et, comme j’en fais l’expérience, ils se sont abstenus de m’aider ; ce qui me fait croire qu’ils ne sont doués d’aucune puissance ; eux qui ne viennent pas au secours de ceux qui les servent. C’est toi que j’invoque maintenant, je désire croire en toi ; pourvu que je sois arraché à mes adversaires. »
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voir les images
sur le site du troisième panneau
(https://www.renaissancedesaintremi.fr/wp-content/uploads/2021/09/3-BAPTEME-DE-CLOVIS.pdf) : Figure 11 — Baptême de Clovis Ier Daphné du
Barry (1996) Parvis de la Basilique — photo TD
Figure 12 — Détail de l’ensemble Les Trois Baptêmes (XVIIe) — Clovis — photo TD
Figure 13 — Baptême de Clovis — Tombeau — Basilique Saint-Remi (XVIe) — photo TD
Figure 14 — Procession de la Sainte Ampoule, enluminure, Paris, © Bibliothèque
nationale de France, Ms. lat. 1246, fol. 4 © Bibliothèque nationale de France
Figure 15 — Onction du roi et rite de l’épée,
enluminure, Paris, © Bibliothèque nationale de France, Ms. lat. 1246, fol. 17
https://www.renaissancedesaintremi.fr/suivez-le-guide/
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