Je ne peux omettre de te raconter histoire d'Hésychius, le
solitaire de l'Horeb. Il avait toujours vécu dans une totale négligence,
sans aucun souci de son âme. Mais un jour, il tomba gravement
malade et émigra hors de son corps l'espace d'une heure.
Étant alors revenu à lui, il nous supplia tous de nous retirer immédiatement.
Il mura la porte de sa cellule et y demeura reclus pendant
douze ans, sans jamais adresser un mot à personne, sans se
nourrir d'autre chose que de pain et d'eau. Il se tenait assis, ravi en
esprit par tout ce qu'il avait vu dans son extase; il était tellement
absorbé qu'il ne changeait jamais de position ; semblant toujours
hors de lui-même, il versait silencieusement des larmes brûlantes.
Mais quand il fut près de mourir, nous enfonçâmes la porte et
entrâmes; et à toutes nos questions, il ne répondait que ces seuls
mots : «Pardonnez-moi, celui qui garde le souvenir de la mort ne
pourra jamais pécher. » Et nous admirions dans cet homme, que
nous avions vu jadis si négligent, ce bienheureux et subit changement
et une telle transformation. Nous l'ensevelîmes avec vénération
dans le cimetière voisin de la forteresse. Quelques jours après,
ayant voulu revoir ses restes saints, nous ne les trouvâmes plus. Le
Seigneur voulut ainsi à l'occasion de sa pénitence sincère et digne
de louange, donner pleine confiance à ceux qui ont résolu de se
corriger, même après une longue négligence.
mercredi 19 janvier 2022
degré VI, XX (XVIII)
« De la pensée de la mort » (О памяти смерти)
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