D’abord interné dans un stalag en Allemagne, Vasil Porik (lieutenant de 24 ans) fut déporté en France, dans le Pas-de-Calais en février 1943 et affecté dans les mines de charbon de la compagnie des Mines de Drocourt (Pas-de-Calais).
L’occupant allemand avait constitué, en pays minier du Nord-Pas-de-Calais, neuf camps de prisonniers de guerre de l’Armée rouge, envoyés d’Ukraine pour travailler dans les mines. Les conditions de leur captivité étaient effroyables et la solidarité des mineurs français aida à nouer des contacts avec eux notamment grâce aux travailleurs d’origine polonaise. Le Front national et l’état-major des FTP menèrent des opérations qui permirent l’évasion de dizaines de ces prisonniers qui trouvèrent refuge dans des familles. Une bonne partie des évadés rejoignit les rangs des FTP et ils participèrent aux actes de résistance.
À l’automne 1943, évadé du camp de Beaumont-en-Artois (aujourd’hui Hénin-Beaumont, Pas-de-Calais), près d’Hénin-Liétard, fugitif, il fut recueilli, par Gaston et Émilie Offre, des militants du parti communiste illégal, qui le mirent en contact avec la résistance. Il intégra les FTPF. Le temps des actes de sabotage au fond des puits de mines était terminé. Sous le commandement de Victor Tourtois, dirigeant FTPF, Vasil Porik, il organisa l’évasion de compatriotes, et les regroupa. Il constitua avec eux un groupe de francs-tireurs que l’on appela "bataillon soviétique", et auquel on prêta un bilan de 300 soldats et officiers allemands tués ou blessés, 11 convois militaires déraillés, 2 ponts détruits ; mais aussi la mise hors d’état de nuire de collaborateurs notoires, ou des attaques de dépôts de munitions et de vivres.
Fin avril 1944, informés de la présence d’évadés soviétiques dans le quartier de la Parisienne à Hénin-Liétard (aujourd’hui Hénin-Beaumont), des dizaines de soldats allemands cernèrent la cité. Vasyl Kolesnyk, un autre évadé soviétique, fut abattu. Blessé à la jambe, Porik fut arrêté et transféré à la prison Saint-Nicaise d’Arras, puis torturé. Il réussit à s’évader en égorgeant à la baïonnette une sentinelle allemande.
Encore convalescent, il reprit néanmoins ses activités. Sa tête mise à prix, la traque prit fin au cœur de la cité, entre Grenay et Loos en-Gohelle, près de Lens. Le 22 juillet 1944, il tomba dans un guet-apens.
Condamné à mort le 4 juillet 1944 par le tribunal militaire allemand (OFK 670) d’Arras, il est fusillé le 21 juillet 1944 à 19 h 44, avec son camarade Vasil Dozenko, dans les fossés de la citadelle d’Arras.
Il fut le dernier des 218 fusillés d’Arras.
Dans les années 1960, l’URSS l’éleva au rang de Héros de l’Union Soviétique, et prit l’initiative d’ériger à sa mémoire et à celle de Vasyl Kolesnyk, un monumental édifice sculpté dans le granit. Il fut inauguré le 18 février 1968, au cimetière d’Hénin-Liétard, aujourd’hui Hénin-Beaumont.
En 2021, le Cercle historique de Grenay publia un ouvrage (120 pages) Vasil Porik, un guérillero soviétique au cœur du Pays Noir, une collecte de sources historiques qui se poursuit indique Jacques Kmieciak.
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