mercredi 28 août 2024

+homélie pour la fête de la Dormition de la Mère de Dieu

Au nom du Père et du Fils

et du Saint Esprit !

Le premier hymne de l’office divin en l'honneur de cette fête lumineuse commence par les paroles suivantes : « Ô miracle merveilleux, la fontaine de vie est déposée dans le tombeau, et sa tombe devient une échelle vers le ciel » (1re stichère du Lucernaire). Ô miracle merveilleux, Celle qui a donné naissance au Donateur de la vie obéit à la triste loi de la mort, laquelle était dans les temps anciens destinée à l'homme pécheur ! Le pèlerinage terrestre de la Mère de la vie suit la même condition finale, défini pour tous les êtres nés sur la terre. L'échelle spirituelle, par laquelle Dieu est descendu sur terre et l'homme a été élevé au ciel, est mise dans un tombeau ! Proclamons encore : Ô miracle merveilleux, la fontaine de vie est déposée dans le tombeau, et sa tombe devient une échelle vers le ciel ! 

(suite, et VERSION EN RUSSE dans la suite du billet)

Comment ne pas s’étonner et être perplexe : Le Fils de Dieu n'aurait-Il pas pu faire en sorte que Sa Mère très pure, de qui Il s'est plu à naître, n'ait eu aucune part à la mort ? Se pourrait-il que le Légis­­lateur tout-puissant n'ait pas pu changer la loi qu'Il a Lui-même établie comme punition pour l'homme pécheur ? Le Dieu Tout-Puissant, frères, aurait pu le faire ; le Fils de Dieu aurait pu libérer Sa Mère des liens de cette vie mortelle d’une tout autre manière, et non par l'exploit douloureux de la mort. Mais Il n'a pas daigné le faire. Pour tous il y a une fin à cette vie périssable : la mort est destinée à ce que tout le monde suive le même chemin vers l'autre monde, le chemin de la mort. Les justes et les pécheurs suivent tous deux ce chemin inconnu. Approfondissons ce mystère, frères ! Dans les temps anciens, le Créateur créa l'homme à partir d'argile et de poussière, comme il est dit, « Il a pris la poussière de la terre » (Genèse 2:7). L'homme n'a pas gardé le commandement qui lui avait été donné et a péché ; son dernier héritage sur la terre a été la mort. L’homme, créé à partir d’argile et de poussière était destiné à retourner à la terre d’où il avait été tiré au commencement. Tu étais poussière et tu retourneras à la poussière. Oh, quel triste destin ! Plongeons-nous, frères, dans ce terrible mystère ! Dieu a créé l'homme non pas pour mourir, mais pour vivre éternellement et être béni. Mais l'homme a péché et s'est rendu indigne de la vie, étranger à la félicité éternelle : la terrible sentence de Dieu a été prononcée à l'homme pécheur : « Tu es terre, et c'est à la terre que tu retourneras » (Genèse 3:19). Cette existence terrestre de l'homme, souillée par le péché, doit cesser, être détruite et comme disparaître.  Le Créateur a déterminé une nouvelle création de l’homme à partir de la poussière, comme s’il l’appelait de nouveau à l’existence et le rendait digne d’une félicité immortelle, à laquelle il l'avait prédestiné au commencement. Ô mystère merveilleux et terrible ! Voyez-vous pourquoi votre existence terrestre est destinée à la mort ? Afin de détruire par la mort et la décomposition, de détruire en vous tout ce qui a été souillé par l'infection du péché, et de vous rendre digne de l'immortalité et de la félicité. Vous mourez, mais pour devenir immortel ; c'est pourquoi vous êtes livrés à la corruption ; pour devenir incorruptible. C'est à ce sujet que le saint Apôtre dit : « Il faut en effet que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, que cet être mortel revête l’immortalité » (1Corinthiens 15:53). Tu meurs pour quitter la terre pour monter au ciel, laissant ici les travaux et les maladies, pour y hériter du repos et de la béatitude, afin de changer le moins parfait en plus parfait et plus glorieux.  Je dirai même plus : tu meurs, pour entrer en communion avec les anges, pour voir Dieu, pour régner avec le Christ... C'est avec joie et allégresse que nous devrions attendre notre issue, frères. Mais que voyons-nous ? Hélas pour nous, malheureux ! Dans quelle peur, dans quel abattement l'approche de la mort nous plonge-t-elle ; le simple souvenir de cette pensée remplit nos cœurs d'amertume et de chagrin...

Nos péchés, frères bien-aimés, sont la cause de cette peur. De même que les malfaiteurs, lorsqu'ils sont pris et traduits en justice, tombent dans le désespoir et la peur, parce que le châtiment de leur méchanceté approche, de même l'âme accablée de péchés, se sentant coupable devant Dieu, est saisie de crainte lorsque sa fin approche et qu’elle va comparaître devant le Juge céleste.  Les saints n’avaient pas peur de la mort, et ils l'attendaient avec joie et espérance. Avec l'Apôtre, ils pouvaient dire d'eux-mêmes qu'ils avaient le désir de partir et d'être avec le Christ (Philippiens 1:20). Nos premiers ancêtres, avant le péché, n'avaient aucune crainte lorsque Dieu leur est apparu et s'est entretenu avec eux. Mais que se passa-t-il une fois qu’ils eurent péché ?  Adam et sa femme se cachèrent de devant le Seigneur Dieu au milieu des arbres du paradis (Genèse 3:9). Quand le Seigneur appela : « Adam, où es-tu ? »   Et Adam de répondre : - J’ai entendu Ton pas dans le jardin, j’ai eu peur et je me suis caché (Genèse 3:9-10).  La même chose se produit avec l'âme qui a attristé Dieu par des péchés, se voyant coupable devant Dieu, et qui est consternée lorsque le Juge céleste l'appelle à Lui. Comme les ancêtres pécheurs, l'âme voudrait aussi fuir et se cacher de la face de Dieu. Mais où peut-elle se cacher de l'Œil qui voit tout ?  Où fuir de la droite toute-puissante de Dieu : Où fuirai-je loin de ton esprit, et loin de ta présence ? (cf. Psaume 138).

Alors, voulez-vous ne pas avoir peur de la mort ? Craignez vos péchés. Craignez vos péchés et vous passerez votre vie terrestre dans la paix de l’esprit et la prospérité, car rien ne trouble autant notre bien-être terrestre que l’attente et la peur de la mort. Craignez vos péchés, et vous accueillerez l’heure de votre départ dans la paix et la joie, car alors la mort sera pour vous un repos des œuvres de la vie mortelle. Craignez vos péchés, et vous irez avec espérance et assurance lorsque le Juge céleste vous appellera à Lui !

 

Que le Seigneur Jésus-Christ nous accorde de recevoir une bonne fin par son ineffable miséricorde et les prières de sa Pure Mère, dont nous célébrons maintenant la glorieuse dormition. Amen.

 

Sermon du métropolite Méthode (Gerasimov) de Harbin et de Mandchourie (+1931) le jour de la Dormition de notre Très Sainte Dame

Prononcé dans l'église de la maison épiscopale de Grado-Chita. 1900

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Во имя Отца и Сына

и Святого Духа!

 

Первая песнь на божественной службе в честь настоящего светлого праздника начинается следующими словами: «О дивное чудо, источник жизни во гробе полагается и лествица к небеси гроб бывает» (1-я стихира на Господи воззвах). О дивное чудо, родившая Подателя жизни повинуется печальному закону смерти, который был древле изречен согрешившему человеку! Матерь жизни наследует тот же последний удел земного странствия, который определен всем земнородным. Мысленная духовная лествица, которою Бог сошел на землю и человек возведен на небо, во гробе полагается! Еще воскликнем: О дивное чудо, источник жизни во гробе полагается и лествица к небеси гроб бывает! Кто сему не подивится! Кто не придет в недоумение и не скажет: неужели Сын Божий не мог сделать непричастной смерти свою Пречистую Матерь, от которой Он благоволил родиться! Неужели Всесильный Законоположник не мог изменить закона, который Он сам положил в наказание согрешившему человеку!.. Силен был, братия Всемогущий Бог сие сделать; Силен был Сын Божий разрешить от уз сей бренной жизни свою Матерь иным образом a нe болезненным подвигом смертным. Но не благоволил сего сделать. Для всех назначен один конец сей тленной жизни — смерть всем назначена идти одной стезёй в иной̆ мир, стезёй смерти. И праведные, и грешные идут этой неведомой стезёй. Вникнем братие в сие таинство! Древле творец создал человека от брения н персти, создал как сказано, перст взем от земли (Быт. 2, 7). Человек не сохранил данной ему заповеди и согрешил; его последним наследием на земли стала смерть. Созданному от брения и персти человеку назначено было опять возвратиться в землю, от которой он был взят в начале… Ты был в начале прахом, и вот некогда опять станешь тем же прахом! О какая печальная участь! Вникнем, братие, в сие страшное таинство! Бог создал человека не для того, чтобы он умирал, а чтобы вечно жил и блаженствовал. Но человек согрешил и сделал себя недостойным жизни, чуждым вечного блаженства: согрешившему человеку изречен был страшный Божий приговор: земля еси и в землю отыдеши (Быт. 3, 19). Это земное оскверненное грехом бытие человека должно прекратиться, разрушиться и как бы исчезнуть. Творец определил снова как бы создать человека от праха, снова как-бы призвать его к бытию и сделать его достойным бессмертного блаженства, к которому Он предназначил его в начале. О дивное н страшное таинство! Видишь ли для чего назначена смерть твоему земному существованию! Для того, чтобы смертью и тлением истребить, уничтожить в тебе все оскверненное греховной заразой и снова тебя сделать достойным бессмертия и блаженства. Ты умираешь, но для того, чтобы стать бессмертным; для того предаешься тлению; чтобы стать нетленным. Сие-то, изображая св. Апостол говорит: подобает тленному сему облещися в нетление и мертвенному сему облещися в бессмертие (1 Кор. 15, 53). Ты для того умираешь, чтобы, оставив землю взойти на небо; оставив здесь труды и болезни, наследовать там упокоение и блаженство, для того чтобы менее совершенное изменить на более совершенное и славное. Скажу еще более: для того умираешь, чтобы вступить в содружество с ангелами, увидеть Бога, воцариться со Христом... С радостью и веселием надлежало бы нам, братие, ожидать своего исхода. Но что мы видим? Увы нам несчастным! В какой страх, в какое уныние повергает нас приближение смерти; одно воспоминание о ней наполняет наше сердце горечью и печалью!... 

Грехи наши, братие возлюбленные, служат причиной сего страха. Подобно тому, как злодеи, когда они бывают пойманы и их ведут на суд, приходят в отчаяние и страх, потому что приближается наказание за их злодеяние, так и душа, отягощённая грехами, чувствуя себя виновным пред Богом объемлется страхом, когда приближается исход её, и ей надлежит явиться пред лицом небесного Судии. Святые не боялись смерти, и ожидали её с радостью, и надеждою. Они вместе с Апостолом могли сказать о себе, что желание имеют разрешитися и со Христом быти (Филип. 1, 20]. Прародители, пока не согрешили, не имели никакого страха, когда Бог являлся им и беседовал с ними. Но что же произошло, когда они согрешили? Скрыстася, сказано, Адам же и жена его от лица Господа Бога посреди древа райского (Быт. 3, 9). Когда же Господь воззвал: Адаме где еси? что же Адам? глас слышах Тебе ходяща в рай и убояхся и скрыхся (Быт. 3, 9-10). Тоже происходит и с душою, которая преогорчила Бога грехами, видя себя виновною пред Богом, приходит в смятение, когда небесный Судия призывает ее к себе. Подобно согрешившим прародителям душа тогда хотела бы также бежать и скрыться от лица Божия. Но куда укрыться от Всевидящего Ока, куда бежать от всесильной десницы Божией: камо пойду от духа Твоего и от лица Твоего камо бегу? (см. Пс. 138).

И так, хочешь ли не бояться смерти? Убойся грехов. Убояся грехов, и ты проживешь свой земной век в душевном покое и благоденствии, ибо ничто так не тревожит нашего земного благоденствия, как ожидание и страх смерти. Убойся грехов, и ты в душевном мире и радости встретишь час твоего исхода, ибо тогда смерть для тебя будет упокоением от подвига сей бренной жизни. Убойся грехов, и ты с надеждою и дерзновением пойдёшь, когда небесный Судия позовет тебя к Себе! 

Господь Иисус Христос да сподобит нас получить благий конец своим неизреченным милосердием и молитвами Причистыя Своея Матери, Ея же славное успение мы ныне празднуем. Аминь. 

 

Слово митрополита Мефодия (Герасимова), Харбинского и Манчьжурского (+1931г.) в день Успения Пресвятыя Владычицы нашей Богородицы

Произнесенное в Градо-Читинской архиерейской домовой церкви. 1900 г.

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