dimanche 8 septembre 2024

+homélie pour le 11e dimanche après la Pentecôte

Au nom du Père et du Fils

et du Saint Esprit !

 

La parabole du débiteur

impitoyable

En réponse à la question de Pierre « combien de fois doit-on pardonner à son frère ? » le Sauveur raconta la parabole suivante. L'apôtre Pierre pensait qu'il suffisait de pardonner jusqu'à sept fois. A cela, le Christ répondit qu'il fallait pardonner jusqu'à « soixante-dix fois sept fois », c'est-à-dire qu'il faut toujours pardonner un nombre illimité de fois. Pour expliquer cela, il raconta la parabole suivante :

« Il en va du Royaume des Cieux comme d’un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. L’opération commencée, on lui en amena un qui devait dix mille talents. Cet homme n’ayant pas de quoi rendre, le maître de ce serviteur le relâcha et lui fit remise de sa dette. En sortant, ce serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers ; il le prit à la gorge et le serrait à l’étrangler, en lui disant « rends tout ce que tu dois ». Son compagnon alors se jeta à ses pieds et le suppliait en disant : « Consens-moi un délai et je te rendrai ». Mais l’autre n’y consentit pas et s’en alla le faire jeter en prison. Voyant ce qui c’était passé, ses compagnons en furent très contrariés et allèrent raconter toute l’affaire à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit : « Serviteur méchant, toute cette somme que tu me devais, je t’en ai fait remise parce que tu m’as supplié ; ne devais-tu pas toi aussi, avoir pitié de ton compagnon comme moi j’ai eu pitié de toi ? Et dans son courroux, le maître le livra aux tortionnaires, jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout son dû.   C’est ainsi que vous traitera mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. (cf.  Mt 18, 23-35).

(suite, et VERSION EN RUSSE dans la suite du billet)

Dans cette parabole, Dieu est comparé à un roi, à qui ses serviteurs doivent certaines sommes d'argent. L'homme est un débiteur redevable devant Dieu non seulement à cause de ses péchés, mais aussi à cause du manque de bonnes œuvres qu'il aurait pu faire, et qu'il n'a pas faites. Ces actes d'amour non accomplis font aussi partie des dettes de l’homme. C’est pourquoi, dans la prière, nous demandons : « Et pardonne-nous nos offenses » et pas seulement nos péchés ! À la fin de notre vie, lorsque nous devrons rendre compte à Dieu de la vie que nous avons vécue, nous découvrirons que nous sommes tous redevables. La parabole du débiteur impitoyable nous dit que nous ne pouvons compter sur la miséricorde de Dieu que si nous pardonnons à nos offenseurs du fond du cœur. C'est pourquoi nous devons nous rappeler chaque jour : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. »

Selon cette parabole, les offenses de notre prochain, en comparaison de notre dette envers Dieu, sont aussi insignifiantes que quelques petites pièces de monnaie en comparaison d’une somme d’un million.

Il faut dire ici que le ressentiment est une notion très personnelle. Une personne peut ne pas attacher d'importance à une parole ou à un acte insouciant de son ami, et une autre personne souffrira de la même parole ou de la même action pour le reste de sa vie. D'un point de vue spirituel, le ressentiment naît de l'orgueil blessé et de l'orgueil caché. Plus une personne est égoïste et orgueilleuse, plus elle est susceptible. Le ressentiment, s'il n'est pas immédiatement surmonté en soi, finit par se transformer en rancune. La rancune, selon les paroles de saint Jean de l'Échelle, est « le poison de l'âme, le ver rongeur de l’intellect, la honte de la prière, l'aliénation de l'amour... péché continuel. » Il est difficile de lutter contre les rancunes. « Le souvenir des souffrances de Jésus », - écrit saint Jean de l'Échelle -, « guérit le souvenir de la méchanceté, par l’extrême confusion où la met l’exemple de Sa mansuétude. Quand, après une longue lutte, - écrit saint Jean -, vous n’êtes pas capable d’arracher ces épines, alors repentez-vous et humiliez-vous au moins en paroles devant celui contre qui vous êtes en colère, afin que, honteux de votre hypocrisie de longue date devant lui, vous puissiez l’aimer pleinement. »

Il est très important que la prière pour ceux qui nous ont offensés nous aide à surmonter nos sentiments hostiles à leur égard. Si nous pouvions voir la grande multitude de dettes que nous avons à rendre à Dieu, alors nous nous hâterions volontiers de pardonner à tous nos ennemis, même les plus féroces, afin de gagner la miséricorde de Dieu pour nous-mêmes. Malheureusement, une telle conscience du péché et de la culpabilité devant Dieu ne nous vient pas d'elle-même, mais exige un examen constant et strict de notre conscience à la lumière de l'enseignement de l'Évangile. Celui qui s'oblige à pardonner à son prochain en récompense d'un tel effort reçoit le don de l'amour chrétien authentique, que les Saints Pères appellent la reine des vertus.

Amen.

 

Sermon de l'évêque Alexandre (Mileant) de Buenos Aires et d'Amérique du Sud (†2005) le 11e dimanche après la Pentecôte

 

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Le 26 août (8 septembre selon le nouveau calendrier) nous commémorons la fête de l'icône de la Mère de Dieu de Vladimir. C’est une fête particulièrement mémorable, puisque ce jour-là, la miséricorde de Dieu se manifesta à plusieurs reprises au peuple russe par le biais de l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu.

A la fin du XIVe siècle, le terrible conquérant Tamerlan envahit les frontières de la Russie. Il avait déjà atteint la principauté de Riazan. Moscou attendait la défaite. Le pieux prince Vassili Dimitriévitch envoya une armée sur les rives de l'Oka et ordonna au métropolite et au peuple de prier. Dans le jeûne et le repentir des péchés, le peuple priait pour être délivré de la menaçante calamité.

Sur ordre du prince, une icône miraculeuse de la Mère de Dieu de Vladimir fut apportée de Vladimir. Elle fut accueillie à l'endroit où se trouve aujourd'hui le monastère Sretensky de Moscou. Moscou priait à genoux devant l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu. Et le miracle de la miséricorde de Dieu se produisit. Dans une vision nocturne, le tyran venu de l’orient vit une Vierge rayonnante, entourée de guerriers célestes, se précipitant sur lui avec colère. Il s’enfuit en tremblant. La Russie resta indemne et intacte. Ce fut une révélation pour tous les temps que Notre Dame était notre « Rempart indestructible » et notre « Protection » contre tout mal. Dans cette foi, le peuple russe fut fortifié et confirmé par de nouveaux signes de la miséricorde de Dieu, répandus par la prière d’intercession de la Mère de Dieu, et dans la détresse et le malheur il était toujours prêt à tomber en supplication devant l'icône de l’Hodigitria.

Amen

26 août/8 septembre 1912

 

Extrait du sermon du hiéromartyr Cyrille (Smirnov), métropolite de Kazan et Sviyazhsk (†1937) lors des Vigiles de la fête de l'icône de la Mère de Dieu de « Vladimir »

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Во имя Отца и Сына

и Святого Духа!

 

Притча о Немилосердном Должнике

Эту притчу рассказал Спаситель в ответ на вопрос Петра, сколько раз нужно прощать брату. Апостол Петр думал, что достаточно будет простить до семи раз. На это Христос ответил, что прощать нужно до «седмижды семидесяти раз,» то есть прощать нужно всегда, неограниченное число раз. В пояснение этого Он рассказал следующую притчу:

«Царство небесное подобно царю, который хотел сосчитаться с рабами своими. Когда начал он считаться, приведен был к нему некто, который должен был ему десять тысяч талантов. Тот не имел, чем заплатить, тогда Государь, умилосердившись над рабом тем, отпустил его и долг простил ему.

Раб же тот, вышедши, нашел одного из товарищей своих, который должен был ему сто динариев, и, схватив его, душил, чтобы тот отдал, что должен. Тогда товарищ его пал к ногам его. Но тот не захотел, и пошел и посадил его в темницу.

 Товарищи его очень огорчились, и рассказали государю. Тогда государь призывает его и говорит: злой раб! Весь долг тот я простил тебе. Не надлежало ли и тебе помиловать товарища твоего? И, разгневавшись, государь отдал его истязателям, пока не отдаст ему всего долга.

Так и Отец Мой небесный поступит с вами, если не простит каждый из вас от сердца своего брату своему согрешений его» (ср. Мф. 18, 23-35).

В этой притче Бог условно уподоблен царю, которому его рабы должны были известные суммы денег. Человек является неоплатным должником перед Богом не только по причине своих грехов, но и по причине отсутствия добрых дел, которые он мог делать, но не делал. Эти не совершённые дела любви тоже являются долгом человека. Так в молитве мы просим: «И остави нам долги наша» а не только грехи! К концу жизни, когда нам предстоит дать отчет перед Богом за прожитую жизнь, обнаружится, что все они является неоплатными должниками. В притче о немилосердном должнике говорится о том, что мы можем рассчитывать на Божью милость только при том условии, если мы от всего сердца прощаем обидчиков. Потому мы и должны напоминать себе ежедневно: «Остави (прости) нам долги наша, яко же и мы оставляем должником нашим.»

Согласно этой притче обиды ближних, по сравнению с нашим долгом перед Богом так же ничтожны, как несколько мелких монет в сравнении с миллионным капиталом.

Следует здесь сказать, что чувство обиды очень индивидуально. Один человек, возможно, совсем не придаст значения какому-нибудь неосторожному слову или поступку своего знакомого, а другой человек от такого же слова или поступка будет страдать всю жизнь. С духовной точки зрения, чувство обиды рождается от уязвленного самолюбия и скрытой гордости. Чем больше человек самолюбив и горд, тем он более обидчив. Чувство обиды, если его не побороть в себе сразу, со временем переходит в злопамятность. Злопамятность, по словам св. Иоанна Лествичника, есть «ржавчина души, червь ума, посрамление молитвы, отчуждение любви… непрестающий грех.» Со злопамятностью трудно бороться. «Воспоминание страданий Иисусовых,» — пишет св. Иоанн Лествичник, — «исцеляет памятозлобие, сильно посрамляемое Его незлобием. Когда после долгого подвига,» — пишет далее св. Иоанн, — «ты не возможешь исторгнуть сие терние, тогда, по крайней мере, кайся и смиряйся на словах перед тем, на кого злобишься, чтобы ты, устыдившись долговременного перед ним лицемерия, возмог совершенно полюбить его.»

Очень важно то, что молитва за наших обидчиков помогает нам преодолеть в себе недобрые чувства к ним. Если бы мы могли увидеть то великое множество долгов, о которых нам предстоит дать ответ перед Богом, то мы с радостью поспешили бы простить всех наших даже самых лютых врагов, чтобы этим снискать себе Божью милость. К сожалению, такое осознание греховности и своей вины перед Богом не приходит к нам само собой, но требует постоянного и строгого испытания своей совести в свете Евангельского учения. Понуждающий себя прощать ближних в награду за такое старание получает дар подлинной христианской любви, которая у святых отцов именуется царицей добродетелей.

Аминь.

 

Слово епископа Александра (Милеанта), Буэнос-Айресского и Южно-Американского (†2005г.) в неделю 11-ю по Пятидесятнице

 

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26 августа (8 сентября по новому стилю) — день празднования Владимирской иконы Божией Матери — особенно памятный, так как в этот день неоднократно явлена народу русскому милость Божия чрез посредство чудотворной иконы Божией Матери.

В конце XIV века в пределы Руси вторгся грозный завоеватель Тамерлан. Он дошёл уже до княжества Рязанского. Москва ждала разгрома. Благочестивый князь Василий Димитриевич выставил на берега Оки войско, а митрополиту и людям поручил творить молитву. С постом, с сокрушением о грехах молился народ об избавлении от угрожавшего бедствия.

По приказанию князя из Владимира принесен был чудотворный образ Владимирской Божией Матери. Встречен он был на том месте, где теперь находится московский Сретенский монастырь. Коленопреклоненно молилась Москва пред чудотворною иконою Божией Матери. И чудо милости Божией совершилось. Восточный деспот в ночном видении увидел сияющую светозарную Деву, окруженную небесными воинами, гневно на него устремлявшимися. В трепете бежал он. Россия осталась невредима и цела. Это было откровением на все времена, что Владычица нам — «Нерушимая Стена» и «Ограждение» от всякого зла. В этой вере крепли и утверждались русские люди новыми и новыми знамениями милости Божией, изливающейся по молитвенному предстательству Богоматери, и всегда готовы были в бедах и напастях повергнуться с мольбою пред иконою Одигитрии.

Аминь

26 августа/8 сентября 1912 г.

 

Из Словa священномученика Кирилла (Смирнова), митр. Казанского и Свияжского (†1937г.) за всенощным бдением в праздник «Владимирской» иконы Божией Матери

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