Au nom du Père et du Fils
et du Saint Esprit.
Aujourd'hui, en ce dimanche du Jugement dernier de Dieu, je voudrais vous apporter le témoignage d'une personne vivante, sur la vérité des tourments de l'enfer qui attendent ceux qui entendront la terrible parole du jugement dernier : “... retirez-vous de Moi... (Мt. 25, 34-41).
Nikolaï Motovilov était le « petit serviteur de saint Séraphim », comme il aimait à s'appeler, celui qui a été honoré d'une guérison miraculeuse par les prières du saint de Dieu, et qui plus tard contempla de ses propres yeux le visage du bienheureux Séraphim, illuminé par la lumière de la grâce de l'Esprit Saint.
Une fois, lors d'une conversation avec le Vénérable Séraphim, une discussion eut lieu au sujet des attaques ennemies contre l'homme. Motovilov, homme instruit dans le monde, n'a pas manqué, bien sûr, de douter de l'existence des forces maléfiques. Le moine lui raconta sa terrible lutte contre les démons pendant 1 000 nuits et 1 000 jours. Par l'autorité de sa sainteté, par la puissance de sa parole, l'ancien convainquit Motovilov de l'existence des démons, non pas dans les fantômes ou les rêves, mais dans la réalité amère la plus réelle.
L'ardent Motovilov fut tellement inspiré par l'histoire de l'ancien qu'il s'écria du fond du cœur :
« Père, comme j'aimerais me battre contre les démons !»
Le Père Séraphim l'interrompit, effrayé :
« Vous ne savez pas ce que vous dites. Si vous saviez que le plus petit d'entre eux peut retourner la terre entière avec sa griffe, vous ne menaceriez pas de les combattre ! »
« Et les démons, Père, ont-ils des griffes ? »
« Oh, très cher mais qu'est-ce qu'ils vous enseignent à l'université ?! Vous ne savez pas que les démons n'ont pas de griffes. Ils sont représentés avec des sabots, des griffes, des cornes, des queues parce qu'il est impossible pour l'imagination humaine d'inventer une espèce plus vile. Tels sont-ils dans leur vilenie, car leur opposition volontaire à Dieu et à la grâce divine, d'Anges de Lumière qu’ils étaient avant leur chute, ils sont devenus des anges d'une telle obscurité et d'une telle abomination qu'il est impossible de les représenter sous une apparence humaine, mais une description étant nécessaire, ils sont dépeints comme noirs et laids. Pourtant, étant créés avec la puissance et les qualités des anges, ils possèdent un pouvoir si inconcevable pour l'homme et pour toutes les choses terrestres que le plus petit d'entre eux, comme je vous l'ai dit, peut renverser toute la terre avec sa griffe. Seule la grâce divine de l'Esprit Très-Saint, et elle seule, rend inoffensives toutes les intrigues et les ruses de l'ennemi.
Motovilov fut pris d’effroi. Autrefois, sous la protection du moine, il ne pouvait craindre la malice de Satan. Mais le défi imprudent et effronté, par la permission de Dieu, ne resta pas sans conséquences.
Après la mort de l'Ancien Séraphim, Motovilov se rendit à Koursk, où il réussit à recueillir quelques informations sur l'enfance et la jeunesse du moine.
Le voyage à Koursk et le séjour furent tout à fait réussis. Sur le chemin du retour à Voronej, dans l'un des relais de poste, sur la route de Koursk, Motovilov dut s’arrêter pour passer la nuit. Demeurant totalement seul dans la salle des voyageurs, il sortit ses manuscrits de sa valise et commença à les trier. L'un des premiers qu'il trouva était un enregistrement de la guérison d'une jeune fille de la noblesse, Eropkina, possédée par un démon, sur les reliques de saint Mitrophane de Voronej.
« Je me demandais, écrit Motovilov, comment il se faisait qu'une chrétienne orthodoxe, communiant aux mystères les plus purs et les plus vivifiants du Seigneur, soit soudainement possédée par un démon, et ce, pendant plus de trente ans. Et je me suis dit : c'est absurde ! C'est impossible ! On verrait bien si un démon pourrait me posséder, puisque j'ai souvent recours au sacrement de la Sainte Communion. »
Et à ce moment précis, un nuage terrible et nauséabond l'entoura et commença à pénétrer entre ses lèvres serrées. Bien que le malheureux Motovilov se soit battu, bien qu’il ait essayé de se protéger de la froideur et de la puanteur du nuage qui voulait s'insinuer en lui, celui-ci, malgré ses efforts surhumains, entra en lui,. Ses mains étaient comme paralysées et ne pouvaient faire le signe de la Croix ; ses pensées, glacées d'horreur, ne pouvaient se rappeler le nom salvateur de Jésus. La chose abominable et terrifiante se produisit, et pour Nicolas Alexandrovitch commença une période de tourments des plus sévères.
Son récit manuscrit donne la description suivante des tourments qu'il éprouva : « Le Seigneur m'a accordé d'éprouver sur moi-même, vraiment, et non dans un rêve ou dans l’imagination, les trois tourments de la Géhenne.
Le premier : un feu qui ne peut être allumé et qui ne peut être éteint par rien d'autre que la grâce de l'Esprit Saint. Ce tourment dura trois jours, de sorte que j'eus l'impression de brûler, mais sans me consumer. Seize ou dix-sept fois par jour, on retirait de moi cette suie provenant de la géhenne, qui était visible par tout le monde. Ces tourments ne cessèrent qu'après la confession et la communion aux Saints Mystères par les prières de l'archevêque Antoine et les litanies qu'il ordonna de célébrer dans les quarante-sept églises de Voronej et dans tous les monastères pour la guérison du serviteur de Dieu malade Nicolas.
Deuxième tourment : pendant deux jours, je vécus l’enfer de la Géhenne ; non seulement le feu ne brûlait pas, mais il ne pouvait pas non plus me réchauffer. À la demande de l'archevêque Antoine de Voronej, j'ai tenu ma main au-dessus d’une bougie pendant une demi-heure, et elle devint complètement fuligineuse, mais ne se réchauffa même pas. J'ai noté cette expérience et j'ai associé cette description à ma main, couverte de noir de bougie.
Mais ces deux tourments, grâce à la communion aux Saints Mystères, me laissaient au moins la possibilité de manger et de boire, je pouvais tout de même dormir un peu malgré eux, tout le monde pouvait les voir.
Mais le troisième tourment de la géhenne, bien qu'il ait été plus court d'un demi-jour - car il ne dura à peine plus d’un jour et demi - était d’une horreur et d’une souffrance indescriptibles et incompréhensibles. Il a également disparu par la confession et la communion aux Saints Mystères du Seigneur. Ce tourment était le ver de la géhenne qui ne meurt point, et ce ver n'était visible à personne d'autre qu’à moi-même et à l'archevêque Antoine ; mais moi-même j'étais rempli de ce ver infâme, qui rampait en moi. Dieu me donna le pouvoir sur lui, je pus le prendre dans les mains et le retirer. Le jour du Jugement dernier, Dieu Lui-même témoignera que je n'ai pas menti contre Lui, le Seigneur, et contre Sa divine Providence.
Peu de temps après cette épreuve terrible et inaccessible pour une personne ordinaire, Motovilov eut une vision de son patron, saint Séraphim, qui consola le malade en lui promettant qu'il serait guéri à l’invention des reliques de saint Tikhon de Zadonsk, et que jusqu'à ce moment-là, le démon qui était entré en lui ne le tourmenterait plus si cruellement.
En effet, cet événement eut lieu plus de trente ans plus tard, et Motovilov l'a attendu, et attendu encore et fut guéri le jour même de l’invention des reliques de Tikhon de Zadonsk en 1861. Motovilov se tenait debout devant l’autel, priant et pleurant amèrement que le Seigneur ne le guérisse pas. Pendant le chant de l'Hymne des Chérubins, il leva les yeux et vit Saint Tikhon. Le saint bénit Motovilov en pleurs et disparut. Motovilov se sentit immédiatement guéri.
Maintenant, mes très chers, beaucoup vont maintenant se poser la question : « Comment, à cause de quoi et pourquoi un si terrible tourment est-il arrivé à un croyant ? »
Nous oublions souvent que pour Dieu, un jour est comme mille ans, et que mille ans sont comme un jour. Et que notre vie terrestre est un temps d'acquisition soit de bénédictions éternelles, soit de tourments éternels. Étant dans la vie terrestre près du Vénérable Séraphim, Motovilov, par amour pour lui, désirait dans l’éternité ne pas être séparé de lui. Et c’est au prix de tant de souffrances, de patience et de larmes, que l'homme du monde suivit le moine, sa gloire dans l'éternité.
Que le Seigneur nous accorde donc de ne pas entendre en vain le récit d'aujourd'hui. Qu'Il inspire la patience à certains, donne de l'espoir à d'autres et effraie les autres devant la réalité qui nous attend. Et qu’Il nous inspire à tous d’attendre la venue du Seigneur avec appréhension et joie.
Seigneur, gloire à Toi pour toi et pour tous. Gloire à Toi ! Amen.
8 (21) février 1993
Sermon de l’archimandrite Jean (Krestyankine)
-------------------------------------------------------------------
Во имя Отца и Сына
и Святого Духа.
Сегодня, в Неделю о Страшном Суде Божием, мне хочется привести свидетельство живого человека об истинности адских мук, ожидающих тех, кто услышит страшное слово последнего приговора: “...отыдите от Мене...” (Мф. 25, 34, 41).
Николай Мотовилов — “служка Серафимов”, как он сам себя любил называть,— тот, который удостоился чудного исцеления по молитвам угодника Божия, а впоследствии лицезрения собственными очами сияния лика преподобного Серафима Фаворским светом благодати Святого Духа.
Как-то раз в беседе с преподобным Серафимом зашел разговор о вражьих нападениях на человека. Светски образованный Мотовилов не преминул, конечно, усомниться в существовании злой силы. Тогда преподобный поведал ему о своей страшной борьбе с бесами в течение 1000 ночей и 1 000 дней. Авторитетом своей святости, силою своего слова, старец убедил Мотовилова в существовании бесов не в призраках или мечтаниях, а в самой настоящей горькой действительности.
Пылкий Мотовилов так вдохновился повестью старца, что от души воскликнул:
— Батюшка, как бы я хотел побороться с бесами!
Батюшка Серафим испуганно перебил его:
— Вы не знаете, что Вы говорите. Знали бы Вы, что малейший из них своим когтем может перевернуть всю землю, так не вызывались бы на борьбу с ними!
— А разве, батюшка, у бесов есть когти?
— Эх, ваше Боголюбие, и чему только вас в университете учат?! Не знаете, что у бесов когтей нет. Изображают их с копытами, когтями, рогами, хвостами потому, что для человеческого воображения невозможно гнуснее этого вида и придумать. Таковы в гнусности своей они и есть, ибо самовольное отпадение их от Бога и добровольное их противление Божественной благодати из Ангелов света, какими они были до отпадения, сделало их ангелами такой тьмы и мерзости, что не изобразить их никаким человеческим подобием, а подобие нужно,— вот их и изображают черными и безобразными. Но, будучи сотворены с силой и свойствами Ангелов, они обладают таким для человека и для всего земного невообразимым могуществом, что самый маленький из них, как и сказал я Вам, может своим когтем перевернуть всю землю. Одна Божественная благодать Всесвятаго Духа, одна она делает ничтожными все козни и злоухищрения вражии.
Жутко стало тогда Мотовилову. Прежде, под защитой преподобного, он мог не бояться злобы сатанинской. Но легкомысленный дерзкий вызов, по попущению Божию, не остался без последствий.
После кончины старца Серафима Мотовилов поехал в Курск, немного ему удалось собрать здесь сведений о детстве и юности преподобного.
Поездка в Курск и пребывание в нем были вполне благополучны. На возвратном пути в Воронеж, на одной из почтовых станций, по дороге из Курска, Мотовилову пришлось заночевать. Оставшись совершенно один в комнате для приезжих, он достал из чемодана свои рукописи и стал их разбирать. Одною из первых ему попалась запись об исцелении бесноватой девицы из дворян, Еропкиной, у раки святителя Митрофана Воронежского.
“Я задумался,— пишет Мотовилов,— как это может случиться, что православная христианка, приобщающаяся Пречистых и Животворящих Таин Господних, и вдруг одержима бесом, и притом тридцать с лишним лет. И подумал я: вздор! Этого быть не может! Посмотрел бы я, как бы посмел в меня вселиться бес, раз я часто прибегаю к Таинству Святого Причащения!..”
И в это самое мгновение страшное, зловонное облако окружило его и стало входить в его стиснутые уста. Как ни бился несчастный Мотовилов, как ни старался защитить себя от льда и смрада вползавшего в него облака, оно вошло в него все, несмотря на его нечеловеческие усилия. Руки были точно парализованы и не могли сотворить крестного знамения; застывшая от ужаса мысль не могла вспомнить спасительного имени Иисусова. Отвратительное, ужасное совершилось, и для Николая Александровича наступил период тягчайших мучений.
Собственноручная запись его дает такое описание испытанных им мук: “Господь сподобил меня на себе самом испытать истинно, а не во сне и не в привидении, три геенских муки.
Первая — огня несветимого и неугасимого ничем более, как лишь одною благодатию Духа Святаго. Продолжалась эта мука в течение трех суток, так что я чувствовал, как сожигался, но не сгорал. Со всего меня по шестнадцать или семнадцать раз в сутки снимали эту геенскую сажу, что было видно для всех. Перестали эти муки лишь после исповеди и причащения Святых Таин Господних молитвами архиепископа Антония и заказанными им по всем сорока семи церквам Воронежским и по всем монастырям заздравными за болящего раба Божия Николая ектениями.
Вторая мука — в течение двух суток — тартара лютого геенского, так что и огонь не только не жег, но и согревать меня не мог. По желанию архиепископа Воронежского Антония я с полчаса держал руку над свечой, и она вся закоптела донельзя, но не согрелась даже. Опыт этот я записал и к тому описанию руку мою, закопченную свечной сажей, приложил.
Но обе эти муки, благодаря причащению Святых Христовых Таин, давали мне хоть возможность есть и пить, и спать немного мог я при них, и видимы были они всеми.
Но третья мука геенская, хотя на полсуток уменьшилась, ибо продолжалась только полутора суток и едва ли более, но зато велик был ужас и страдание, неописуемого и непостижимого. Исчезла она тоже от исповеди и причащения Святых Таин Господних. Эта мука была — червя неусыпного геенского, и червь этот никому более, кроме меня самого и архиепископа Антония, не был виден; но я весь сам был преисполнен этим наизлейшим червем, который ползал во мне. Бог дал мне силу на него, и я мог брать его в руки и растягивать. В день Страшного Суда Сам Бог засвидетельствует, что я не лгал на Него, Господа, и на Его Божественного Промысла деяние во мне совершенное”.
Вскоре после этого страшного и недоступного для обыкновенного человека испытания Мотовилов имел видение своего покровителя, преподобного Серафима, который утешил страдальца обещанием, что ему дано будет исцеление при открытии мощей святителя Тихона Задонского и что до того времени вселившийся в него бес не будет уже его так жестоко мучить.
Действительно, через тридцать с лишком лет совершилось это событие, и Мотовилов его дождался, дождался и исцелился в самый день открытия мощей Тихона Задонского в 1861 году. Мотовилов стоял в алтаре, молился и горько плакал о том, что Господь не посылает ему исцеления. Во время пения Херувимской песни он взглянул на горнее место и увидел на нем святителя Тихона. Святитель благословил плачущего Мотовилова и стал невидим. Мотовилов сразу почувствовал себя исцеленным.
И вот, дорогие мои, у многих теперь возникнет недоуменный вопрос: “Как, за что и зачем такая страшная мука постигла верующего человека?!”
Мы с вами часто забываем, что у Бога один день как тысяча лет, и тысяча лет как один день. И что жизнь наша земная — время купли или вечных благ, или вечных мук. Будучи в земной жизни рядом с преподобным Серафимом, Мотовилов по любви к нему жаждал и в вечности не разлучаться с ним. И вот ценой таких страданий, терпения и слез последовал за преподобным, за его славой в вечности мирской человек.
Так дай нам Господь не туне услышать сегодняшний рассказ. Пусть он одних вдохновит на терпение, в других вселит надежду, третьих устрашит ожидающей нас реальностью. И всех нас вдохновит на ожидание с трепетом и радостью пришествия Господня.
Господи, слава Тебе за себя и за всех, за всё и за вся. Слава Тебе! Аминь.
8 (21) февраля 1993 года
Архимандрит Иоанн
(Крестьянкин)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire