Au nom du Père et du Fils
et du Saint Esprit.
« Ta loi est un flambeau pour mes pas, et une lumière sur mes chemins... (Psaume 118, v. 105)
En matière de paix de l’âme, la première condition est « de se connaître soi-même », ou en d’autres termes, de faire son examen de conscience. Comment le mener à bien ? Le moyen le plus sûr pour cela est de comparer notre vie avec les exigences de la loi de Dieu et d'examiner notre conscience intime à sa lumière. Dans ce but, il faut prendre les commandements de l'Ancien et du Nouveau Testament, et, dans la solitude, examiner nos actions en fonction de ceux-ci. Réfléchissons : avons-nous toujours agi comme nous le devions devant le Seigneur Dieu et par rapport à notre prochain ? Si nous aimons Dieu, avons-nous essayé de lui plaire et de le servir fidèlement et sincèrement ? Le servons-nous avec crainte ? Passons-nous les jours de fête et de jeûne à vénérer le Seigneur ? Avons-nous toujours été respectueux envers nos parents, nos supérieurs, nos pasteurs, nos enseignants ? N’avons-nous jamais offensé quelqu'un, ne nous sommes-nous jamais souillés par des péchés charnels ? N’avons-nous jamais séduit personne ? N'avons-nous pas volé, calomnié, traité quelqu'un avec envie et malveillance, et ainsi de suite ?
Réfléchissez à tout cela lentement, prenez chaque jour le temps d’une telle réflexion.
C'est ainsi que nous pouvons lire le premier commandement : Je suis l'Éternel, ton Dieu, tu n’auras pas d’autre Dieu que moi. Et réfléchissons : nous ne connaissons pas d'autres dieux que le vrai Dieu, mais n'aimons-nous vraiment personne ni rien autant que Dieu ? N'adorons-nous et n’écoutons-nous personne plus que Dieu ? Accordons-nous à Dieu une confiance totale ? N'avons-nous jamais murmuré contre Dieu ?
Le deuxième commandement ordonne de ne pas adorer les idoles. Nous ne nous prosternons pas devant les idoles. Mais ne servons-nous pas Mammon plus que Dieu ? ou notre ventre, ou notre amour-propre, ou les puissants de ce monde au point d'oublier Dieu ?
Le troisième commandement dit : « Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu. Et nous, n'utilisons-nous pas de temps en temps le nom de Dieu dans des plaisanteries et en général sans aucune crainte de Dieu ? Ne faisons-nous pas le signe de la Croix sans penser au Seigneur crucifié pour nous, parfois en plaisantant ?
Le quatrième commandement nous ordonne d'honorer les jours de fête. Comment les passons-nous ? Si vous n'avez pas l'habitude de travailler les jours de fête, c'est une bonne chose. Mais un jour de fête n'est pas seulement un jour où l’on ne travaille pas, mais que nous devons passer dans la sainteté, dans la contemplation de Dieu, dans la prière, dans l'aumône. Observons-nous cela ?
Le cinquième commandement nous dit : Honore ton père et ta mère... C'est ici que se résume toute votre vie de famille : avec vos parents, vos frères, vos enfants, comment les avons-nous considérés et comment les considérons-nous ? Puis passons à la vie sociale et ecclésiale : dans quelle mesure sommes-nous dévoués à nos pères spirituels, remplissons-nous nos devoirs vis-à-vis de nos parrains, de nos mères et de nos filleuls ? Ce commandement est très large.
Le sixième commandement : Tu ne tueras point, nous sommes prêts à le passer sans hésitation. « Je ne suis pas coupable envers ce commandement », disons-nous. Oui, nous n’avons poignardé personne. Mais est-ce seulement par un acte que l’on peut tuer quelqu’un ? Parfois, un mot est pire qu'un couteau. Il est également possible de devenir le meurtrier d'un autre de cette manière : quelqu’un languit dans le besoin, souffre et lutte de toutes ses forces. Nous aurions pu l'aider, mais nous ne l'avons pas fait. Et il est mort. Qui est son meurtrier ? Selon la loi divine, nous sommes coupable de sa mort. Nous aurions dû l'aider, nous-mêmes ou par quelqu’un, et il aurait vécu plus longtemps.
Le septième commandement interdit toute impureté charnelle en général. Cela comprend également : des jeux divers et variés, des blagues impudiques, des chansons, la passion pour les vêtements, la teinture des cheveux ou du visage, la gourmandise, l'ivrognerie, etc.
Le huitième commandement : Tu ne voleras point. Vous n'êtes pas un voleur : c'est vrai, mais toute supercherie, toute falsification, toute dissimulation sont aussi du vol. Je dirai encore : tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, vivent aux dépens des autres, ceux dont l’occupation est de mendier, les paresseux, les gens attirés par l’argent facile, les avares de toutes sortes et de toutes genres, les ménagères dépensières qui ruinent leur famille, etc., doivent aussi être compris dans la catégorie des voleurs.
Et contre le neuvième commandement, qui d'entre nous est innocent ? Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain, dit le Seigneur. Et qui d'entre nous n'a pas une seule fois prononcé un mot de trop sur son prochain ? Et qu'en est-il de l’hypocrisie ?
Et envers le 10è commandement, qui d'entre nous est droit ? Qui est étranger à la jalousie ? Supposons que nous nous soyons abstenus des péchés mentionnés par les dix commandements de l'Ancien Testament. Accomplissons-nous les commandements de l'Évangile ? Avons-nous soin de nous parer des vertus de l'Évangile ? Essayons-nous de cultiver en nous les sentiments d'humilité, la conscience de notre propre indignité ? Versons-nous des larmes à cause de nos péchés et de nos faiblesses ? Dans nos relations avec nos proches, avons-nous toujours été doux et essayons-nous de de l’être ? Avons-nous soif de la justice suprême ? Sommes-nous attentifs aux besoins de nos voisins ? Nous sentons-nous tenus d'aider les nécessiteux, de raisonner les imprudents, etc. ? Aspirons-nous à la pureté du cœur ? A l’apaisement des conflits ? Sommes-nous prêts à endurer la persécution pour la vérité ? Et aimons-nous suffisamment le Seigneur Jésus pour être prêt à mourir pour Lui ?
Nous pouvons répondre à toutes ces interrogations en lisant les paroles du Seigneur dans les Béatitudes, ou, ce qui est la même chose, les commandements de l'Évangile. Il est également utile de lire le saint Évangile et surtout le Discours sur la montagne (Matt. Chap. 5 à chap. 8).
Ainsi, chacun de nous doit examiner sa vie pour comprendre : qui sommes-nous ? Il est clair que nous ne pouvons pas rapidement parvenir à une telle connaissance de soi-même, mais nous devons regarder de plus près notre for intérieur. C'est pourquoi la Sainte Église invite ceux qui se préparent à la confession à y consacrer au moins une semaine. Pourquoi le sujet de la paix de l’âme est-il si difficile pour nous ? Amen.
Homélie de l'archiprêtre Alexis Belotsvetov (†1876) pour le 2e dimanche du Grand Carême
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Порядок
самоиспытания.
Во имя Отца и Сына
и Святого Духа.
«Светильник ногама моима закон Твой и свет стезям…» (Пс.118:105)
В деле благоустроения душевного самое первое, это: «познай себя», или, что тоже, самоиспытание. Как оно устрояется? Вернейшее к тому средство – сопоставить свою жизнь с требованиями закона Божия и при свете его осмотреть свою внутреннюю храмину. Для сего возьми начертание заповедей Божиих ветхо-и-ново-заветных и, уединясь, разбирай по ним дела твои. Размышляй: всегда ли ты держал себя как должно в отношении к Господу Богу и в отношении к ближним; любил ли ты Бога, старался ли угождать Ему и служить верой и правдой; со страхом ли служил Ему, праздники и посты в богоуждении ли проводил и т. д.; к родителям всегда ли был почтителен, к начальникам, пастырям, учителям и т. д.; не обидел ли когда кого, не осквернил ли себя плотскими грехами, не соблазнил ли кого, не обокрал ли, не оболгал ли, с завистью и злорадством не отнесся ли к кому и т. п.?
И во все это вдумайся не спеша, ежедневно уделяй время на такое размышление.
Так читаешь первую заповедь: Аз есмь Господь Бог твой: да не будут тебе бози uнии разве Мене. И размышляй: иных богов ты не знаешь, кроме Бога истинного; но действительно ли ты и не любишь никого и ничего столько, как Бога, никого более Бога не чтишь н не слушаешь, относишься к Богу с полным доверием, не роптал никогда на Бога?
Вторая заповедь не велит поклоняться идолам. Ты и не кланяешься идолам. Но не служишь ли ты более мамоне, чем Богу? Своему чреву, своему самолюбию, сильным мира сего до забвения Бога и т. д.?
Третья заповедь гласит: нe приемли имене Господа Бога твоего всуе, т. е. напрасно. А ты, не употребляешь ли имя Божие то и дело в шуточных разговорах и вообще без всякого благоговения? Не осеняешь ли себя крестным знамением безо всякой мысли о Распятом за нас Господе, кое-как и иногда шутя?
Четвертая заповедь повелевает чтить праздничные дни. Их как ты проводишь? Не имеешь привычки работать по праздникам, – хорошее дело. Но в празднике мало того, что не надо работать, а и проводить их во святости следует, в богомыслии, в молитве, в творении милостыни. Наблюдаешь ли ты за этим?
Пятая заповедь, чти отца твоего и матерь твою... Здесь всю твою семейную жизнь подними: с родителями, братьями, детьми как ты обращался и обращаешься; за тем к общественной и церковной жизни перейди: насколько ты духовным отцам предан, в отношении к крестным отцу и матери и крестникам своим исполняешь ли свои обязанности? Широка есть эта заповедь.
Шестую заповедь: не убий, ты готов пройти, не задумавшись. «Не виновен я против нее», говоришь ты себе. Да, ты не зарезал никого. Но разве только делом можно убить человека? Бываешь и слово хуже ножа. Можно сделаться убийцей другого и таким образом: человек истаевает в нужде, мучится, рвется изо всех сил. Ты бы мог помочь ему, но не помог. А он от натуга помер. Кто его убийца? По божескому закону – ты виновен в его смерти. Ты должен был если не сам, то людьми помочь ему – и он жил бы еще.
Седьмая заповедь запрещает вообще всякую плотскую нечистоту. Сюда же относятся: разные игры, и шутки нескромные, песни, страсть к нарядам, подкрашивание волос, лица, объядение, пьянство и пр.
Восьмая заповедь: не укради. Ты не вор: это так. Но и всякий обман, подлог, утайка – тоже воровство. Скажу более: к разряду воров должны быть отчислены и все, кто так или иначе живет на чужой счет, нищее по ремеслу, тунеядцы, люди, промышляющие разной легкой наживой, скупцы всех родов и видов, расточительные домохозяева, разоряющие чрез то свои семьи и т. д.
А против девятой заповеди и тем более кто из нас безответен? Не послушествуй на друга твоего свидетельства ложна, говорит Господь. А из нас кто не сказал ни разу лишнего слова про другого? А двоедушие? сплетни? пересуды? Кто чист от этих пороков?
И против 10-й заповеди кто из нас чист? Кто чужд зависти? – Но положим, вы и воздерживались от грехов, запрещенных десятью заповедями закона ветхозаветного. А исполняете ли вы Евангельские заповеди? Заботитесь ли украсить себя евангельскими добродетелями? Стараетесь ли воспитать в себе чувства смирения, сознания собственного недостоинства? Скорбите ли слезно о своих грехах и слабостях? В обращении с ближними всегда ли были и стараетесь быть кроткими? Жаждете ли высшей праведности? К нуждам своих ближних внимательны ли? Считаете ли Себя обязанными нуждающимся помогать, неразумных вразумлять и т. д.? О чистоте сердца прилагаете ли старание? Об умиротворены враждующих? Готовы ли за правду претерпеть хотя бы то и гонение? И настолько ли вы любите Господа Иисуса чтобы за Него даже на смерть быть готовым идти?
До всех этих вопросов можете вы дойти, читая изречения Господни о блаженствах, или, что тоже, евангельские заповеди. Полезно скажу, и вообще с указанною целью читать св. Евангелие и особенно нагорную беседу Спасителя (Мф. c 5 до 8-й главы).
Так, надо рассмотреть каждому из нас жизнь свою, чтобы уразуметь: что ты? Дело понятное, что вдруг сделать такого самоисследования нельзя, а нужно приглядеться к своему внутреннему человеку. От того св. Церковью и назначено готовящимся к исповеди по крайней мере неделю употреблять на подготовку себя к этому. Мы же помним ли и наблюдаем ли это? Что же удивительного, если дело душевного благоустроения так трудно дается нам? Аминь.
Поучение прот. Алексия Белоцветова (†1876 г.) в неделю 2-ю Великого поста
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