Au nom du Père et du Fils
et du Saint Esprit.
Aujourd’hui, nous faisons mémoire du jour et de l'heure du péché de nos ancêtres et de leur expulsion du Paradis.
Le Seigneur Tout Puissant a voulu que les créatures deviennent participantes de Sa béatitude. C'est dans ce but qu'Il créa d'abord le monde des anges. Mais l'un des anges les plus grands et les plus lumineux, enorgueilli de sa propre majesté, rêvait d'être l’égal de Dieu, et fut pour cette raison précipité du ciel, il devint un mauvais ange, ou diable ; avec lui furent précipités d’autres anges qu’il avait trompés, qui n’ont pas respecté leur Maître, selon les paroles de l'Apôtre, (Jude, 1,6), des anges qui n’ont pas conservé leur dignité angélique. Ensuite, le Créateur créa l'homme, afin qu'il puisse occuper la place des pécheurs (2 Pierre 2, 4) et des anges déchus, et par cela compléter le nombre prévu de créatures, défini dès le commencement de la sagesse de Dieu, qui atteindrait sa plénitude grâce à tous ceux qui seraient dignes d'entrer dans la béatitude. Mais pour que l’homme ne s’enflamme pas comme le diable, le Créateur l'a revêtu d’une chair corruptible, tirée de la poussière du sol ; Il a créé l'homme, dit-on, de la poussière de la terre (Genèse 6, 17). Ayant prédestiné l'homme au but élevé de remplir la place des anges déchus, le Créateur voulut que l'homme, revêtu de chair - cette chair qui l'attire vers les choses terrestres et périssables -, par des exploits spirituels, monte progressivement au ciel, s'approche de la perfection angélique et, finalement, devienne complètement semblable aux êtres incorporels.
Pour cela, Il a donné à l’homme un commandement lui enseignant l'abstinence des choses charnelles et périssables, et l'élevant à la vie spirituelle et incorruptible. A celui qui garde ce commandement, Il promet la béatitude et l'immortalité, et à celui qui le transgresse, Il annonce la mort. D'abord, Il a donné le commandement le plus facile, qui exigeait l’exploit le plus facile, de sorte que, lorsque l'homme aurait appris à garder ce commandement facile, Il lui assigne le plus difficile, nécessitant un plus grand exploit, s’élevant à la plus haute perfection spirituelle, jusqu'à ce qu’à la fin l'homme atteigne la pureté angélique, mais étant créé charnel, il ne soit pas égal en perfection aux êtres incorporels. Mais l’homme n’a pas gardé le commandement qui lui fut donné par le Créateur. Séduit par le diable, il a péché... Il a été séduit, comme le diable, par l'orgueil, il crut les paroles du diable selon lesquelles, le jour où il violerait le commandement qui lui avait été donné par le Créateur, il deviendrait lui-même semblable à Dieu...
Depuis le commencement de la création jusqu'à maintenant, il n'y a jamais eu de jour plus misérable pour l'homme que le jour où Adam, le premier, a enfreint le commandement du Créateur et a péché. Le jour où l'homme a péché, le ciel et la terre furent remplit de lamentation ; tous les saints anges étaient terrifiés et attristés en voyant comment l'homme, créé d’argile et de poussière, rêvait d'être égal à Dieu et osait mépriser le commandement de son Créateur. L’homme ayant péché frémit et fut horrifié, et avec lui toute la création terrestre, en entendant la terrible sentence de Dieu : « Maudit soit le sol à cause de toi ! A force de peine tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise. » (Genèse 3, 17 et 19). Le Créateur prononce une malédiction sur la créature qu'Il a lui-même créée ; à l'homme, qu'Il a honoré de son image divine, Il attribue la mort comme héritage ultime - toute la création vivante en tremble.
Mais le Dieu Très-Bon, poussé par une miséricorde extrême, ne montra pas sa pleine colère à l'homme. Il lui donna les moyens de regagner ce qu'il avait perdu ; c'est la repentance. Dieu n'a pas donné la repentance au diable, car le diable a péché de son plein gré, parce qu'il voulait pécher, et l'homme a péché parce qu'il a été trompé par le diable. Utilisons donc les moyens qui nous sont donnés pour récupérer ce qui a été perdu ! Prenons soin de pleurer nos péchés avec des larmes de repentance, pendant que nous en avons le temps. Le péché est la première cause de tous les maux qui nous arrivent ; c'est à propos de lui que nous devons pleurer. Nous nous lamentons et nous affligeons lorsque nous sommes opprimés par la pauvreté ; la maladie nous frappe, nous subissons le déshonneur, nous sommes terrifiés et nous frissonnons à l'approche de la mort. Mais ce n'est pas ce dont nous devrions nous affliger, ce n'est pas ce dont nous devrions avoir peur. Il faut s'affliger des péchés qui ont apporté toutes les calamités à la terre, il faut craindre le péché par lequel la mort est entrée dans le monde.
Appliquons-nous à pleurer nos péchés avec des larmes de repentance. Tant que nous sommes ici dans ce monde, la porte du repentir nous est toujours ouverte, et nous pouvons y entrer quand nous le voulons. Jour et nuit, elle est ouverte, que l’on soit jeune ou vieux, jusqu’à la dernière heure de notre exil, nous pouvons nous repentir ; et aujourd'hui, demain, et à cette heure, en ce moment, nous pouvons ramener à notre mémoire tout l'abîme de nos péchés, le ressentir et se repentir. Et quand la mort nous prendra, alors les portes du repentir nous seront fermées pour toujours ; alors, si nous commençons à frapper à cette porte, nous entendrons une voix : « Et je ne sais d’où vous êtes ; éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l'iniquité » (Luc 13, 27).
Demain, frères bien-aimés, le temps des Saints Quarante Jours approche, un temps de larmes spirituelles et de lamentations sur nos péchés ; et maintenant souvenons-nous de ce jour funeste pour la race humaine, où nous avons péché et avons été chassés du paradis ; souvenons-nous de cet événement amer pour nous, afin que, dans les jours de repentir à venir, avec grande contrition de cœur, nous puissions nous livrer aux larmes et nous lamenter sur nos péchés. Essayons, bien-aimés, de passer les jours de la Sainte Quarantaine, laissant au moins pour un court moment l’agitation de la vie, à pleurer sur nos péchés. Il vaut mieux pleurer ici, pour ne pas pleurer là-bas, dans les ténèbres les plus complètes : ici nous sommes des étrangers et des pèlerins, exilés dans le monde par le jugement de Dieu, prononcé à l’encontre de nos parents lors de leur expulsion ; mais cet exil est un exil temporaire d'où nous pouvons encore retrouver notre patrie céleste, si nous prenons soin d'effacer notre péché par le repentir. Mais malheur à nous si nous nous trouvons chassés au dernier jour, lorsque le jugement final de Dieu sera prononcé sur le monde entier ! Car alors nous serons irrévocablement bannis ; nous serons jetés dans la profondeur des ténèbres, où il y aura des pleurs et des grincements de dents (Matthieu 25, 30).
Que le Dieu Très-Miséricordieux, qui nous a créés pour la félicité, et non pour la destruction, nous sauve de ce destin ! Amen.
Prononcé dans l'église de la maison épiscopale de Chita. 1900
Sermon du métropolite Méthode (Gerasimov) de Harbin et de Mandchourie (†1931) le dimanche du Pardon
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Во имя Отца и Сына
и Святого Духа.
В настоящий день мы воспоминаем день и час, когда согрешили прародители и были изгнаны из рая.
Всеблаженный Бог восхотел, чтобы и твари сделались причастниками Его блаженства. Для сего он вначале сотворил мир ангельский. Но один из первейших и светоносных ангелов, возгордившись своим величием, возмечтал быть равным Богу, за что был низвергнут с неба и сделался злым ангелом или диаволом; вместе с ним были низвергнуты и другие обольщенные им ангелы, не соблюдшие, по слову Апостола, своего начальства (Иуд. 1, 6), ангелы, не сохранившее своего ангельского достоинства. Тогда Творец создал человека, для того, чтобы он выполнил место согрешивших (2 Петр. 2, 4) и падших ангелов и чрез то достигло бы своей полноты предъуведенное из начала Божией Премудрости и предъуставленное число тварей, — всех, какие достойны будут войти в блаженство. Но чтобы человек не возгордился, подобно диаволу, Творец облек его бренною плотию, взятою от земной персти; создал, сказано, человека, персть вземль от земли (Быт. 6, 17). Предназначив человека к высокой цели — восполнить место падших ангелов, Творец восхотел, чтобы человек, облечённый плотию, влекущей его к земному и тленному, духовными подвигами постепенно возвышался бы горе к небу, приближался к ангельскому совершенству, и, наконец, совершенно уподобился бы бесплотным. Для сего он дал человеку заповедь, научающую его воздержанию от плотского и тленного, и возводящую его к духовному и нетленному, и за соблюдение сей заповеди, обещал блаженство и бессмертие, и за нарушение определил смерть. Сначала дал легчайшую заповедь, требовавшую легчайшего подвига, для того, чтобы, когда человек научится хранить эту легчайшую заповедь, назначить ему труднейшую, требующую большого подвига, и возводящую к высшему духовному совершенству, пока наконец человек не восшел бы к ангельской чистоте, и будучи создан перстным, не сравнялся бы совершенством с бесплотными. Но человек не сохранил данной ему Творцом заповеди. Обольщённый диаволом, он согрешил... Обольстился, как и диавол, гордостью, поверил диаволу, что в тот день, когда он нарушил данную ему Творцом заповедь, сам сделается подобным Богу...
От начала создания и доселе, не было еще для человека столь несчастного дня, как день, когда первозданный Адам нарушил заповедь Творца и согрешил! В тот день, когда человек согрешил, небо и земля наполнились сетованием; ужаснулись и огорчились все святые ангелы, видя, как созданный от брения и персти человек, прах и пепел, возмечтал быть равным Богу и дерзнул презреть заповедь своего Творца. Ужаснулся и содрогнулся согрешивший человек, и с ним вся земнородная тварь, услышав страшный Божий приговор: “проклята земля за тебя; со скорбью будешь питаться от неё во все дни жизни твоей; в поте лица твоего снеси хлеб твой, дондеже возвратишься в землю, от нея же взят еси, яко земля еси и в землю отидеши” (Быт. 3, 17 и 19). Творец изрекает проклятие твари, которую он Сам создал; человеку, которого Он почтил своим Божественным образом, последним уделом назначает смерть, — трепет всей живой твари. Что может сего печальнее!
Но Всеблагий Бог, побуждаемый крайним милосердием, не до конца простер свой гнев к человеку. Он дал человеку средство снова возвратить себе утраченное; это средство — есть покаяние. Диаволу Бог не дал покаяние, ибо диавол согрешил, по своему соизволению, потому что захотел согрешить, a человек согрешил потому, что был обольщен диаволом. И так воспользуемся же данным нам средством, чтобы возвратить утраченное! Попечемся оплакать грехи слезами покаяния, пока имеем на сие время. Грех есть первая причина всех зол, которые нас постигают; о нем мы и должны плакать. Мы сетуем и скорбим, когда нас гнетет бедность; постигает болезнь, терпим безчестие, ужасаемся и содрогаемся, когда приближается смерть. Но не об этом нам надлежит скорбеть, не этого бояться. Нужно скорбеть о грехах, которые принесли на землю все бедствия, нужно бояться греха, которым смерть вошла в мир.
Попечемся оплакать грех слезами покаяния. Пока мы здесь, в этом мире, дверь покаяния для нас всегда отверста, и мы можем войти в нее, когда только захотим. И днем, и ночью она отверста, в молодости и в старости, в последний час исхода своего можем покаяться; и сегодня и завтра и в этот час, в это мгновение можем привести на память всю бездну грехов своих, восчувствовать и покаяться. А когда будем взяты отсюда, тогда дверь покаяния заключится для нас навсегда; тогда если и начнем ударять в сию дверь, услышим глас: и не вем вас, откуда есте; отступите от мене вси делателие неправды (Лк. 13, 27).
Завтрашний день, возлюбленные братие, наступает время Святой четыредесятницы, время духовного плача и сетования о грехах; и вот мы ныне воспомянули этот несчастнейший для человеческого рода день, в который мы согрешили и были изгнаны из рая; вспомянули об этом горьком для нас событии для того, чтобы в наступающие дни покаяния, с большим сокрушением сердечным, предаться плачу и сетованию о грехах своих. И так, постараемся же, возлюбленные, предлежащие дни Святой четыредесятницы, оставив хотя не надолго житейскую суету, провести в плаче о грехах своих. Будем лучше здесь плакать, чтобы не плакать там, вo тьме кромешней: мы здесь пришельцы и скитальцы, изгнанные в мир судом Божиим, который был изречен прародителям, когда они согрешили; но это изгнание, есть временное изгнание откуда мы еще можем воротиться в свое небесное отечество, если позаботимся изгладить свой грех покаянием. Но горе нам, если мы окажемся изгнанными в последний день, когда будет изречен последний Божий суд всему миру! ибо тогда будем изгнаны безвозвратно; будем изгнаны во тьму кромешную, где будет плач и скрежет зубом (Мф. 25, 30).
Всемилосердный Бог, создавший нас для блаженства, а не для пагубы, да спасет нас от сей участи! Аминь.
Произнесенное в Читинской архиерейской домовой церкви. 1900 г.
Слово митрополита Мефодия (Герасимова), Харбинского и Манчьжурского (†1931г.) в неделю Сыропустную
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