Réponse au scribe au sujet de la vie éternelle
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
S'adressant à un homme qui voulait être parfait, le Sauveur lui dit : « Suis-moi ». À ce moment-là, ces paroles étaient simples : elles signifiaient qu'il fallait laisser de côté tous les soucis – famille, travail, appel, habitudes – et marcher avec le Christ sur les chemins de la Terre Sainte, en témoignant de Ses miracles, en écoutant Ses paroles, en devenant Son disciple jusqu'au plus profond de lui-même, et en attendant ce qui était encore à venir, que personne ne connaissait, sauf le Fils de Dieu venu dans le monde : qu’Il allait donner Sa vie pour ce monde.
Mais quand ces paroles nous sont adressées, que signifient-elles ? Elles ne peuvent pas signifier uniquement de suivre physiquement et corporellement le Christ sur les chemins et les routes ; mais le Christ nous appelle à Le suivre, à entrer dans la vie éternelle. Quand les disciples de Jean-Baptiste demandèrent au Christ : « Où demeures-tu ? », Il répondit : « Viens et vois... » D'un point de vue terrestre, Il vivait dans une hutte près du Jourdain ; mais dans un autre sens, dans le sens qui a conquis les disciples une fois pour toutes, Lui, comme il est dit de Dieu dans les Saintes Écritures, vivait dans une lumière inaccessible, dans les profondeurs de la Divinité ; dans cette lumière qui brille sur tout homme qui entre dans le monde et vient dans le monde.
C'est pourquoi le Seigneur nous appelle à Le suivre dans ces profondeurs de la connaissance de Dieu, dans ces profondeurs de l'éternité et de la vie. Lui-même nous l'a dit : la vie éternelle, c'est connaître Dieu et son Fils Jésus-Christ, la vie, c'est être si uni à Lui, si inséparablement, si profondément uni à Lui, pour devenir un, pour que nous puissions dire : « ma vie c’est Le Christ ; Son enseignement, Ses voies, Ses pensées et Ses sentiments, Sa volonté et Sa destinée sont les miens, je les prends sur moi, comme la croix, comme la résurrection, comme la mort, comme la vie, et comme le chemin ».
C'est ce que signifie suivre le Christ aujourd’hui : écouter Sa parole divine, qui nous a créés, qui nous montre le chemin de la vie ; et sur ce chemin, en toutes choses, autant que nous le pouvons, mais de toutes nos forces, il nous faut être disciples du Christ. Mais pour cela, comme dans les temps anciens, nous devons nous libérer de tout ce qui fait de nous des esclaves, nous lie et ne nous laisse pas entrer dans la vie éternelle. Chacun de nous doit y penser dans son esprit, parce que chacun de nous a quelque chose qu'il préfère à Dieu, peut-être non formulé, mais inconsciemment.
Pour ce faire, tu dois regarder profondément en toi-même et te poser la question : si le Sauveur se tenait devant moi maintenant et me disait : « Laisse ceci, c'est ta seule barrière entre toi et la vie éternelle », comment réagirions-nous à cela ? La laisserais-je ou dirais-je : « Je ne peux pas, Seigneur, pardonne-moi !» ?
C'est à cela que nous devons penser, parce que nous sommes tous appelés à suivre le Christ dans la gloire de la vie éternelle. C'est notre vocation : ressusciter en esprit avant d'être ressuscités en corps en temps voulu, et entrer dans le mystère de la Divinité, connaître Dieu, comme le dit l'apôtre Paul, comme nous sommes nous-mêmes connus de Lui, L'adorer de toute notre vie, de tout notre esprit, de toute notre vérité. Amen.
Sermon du métropolite Antoine (Bloom) de Sourozh (+2003)
le 30e dimanche après la Pentecôte
30 janvier 1983
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